Avez-vous déjà entendu l’expression Digital Markets Act ? Cette nouvelle réglementation européenne ne s’adresse pas directement aux professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. On ne peut pas en dire autant des conséquences de son application. Vous êtes curieux de savoir en quoi cela peut impacter concrètement votre activité ? Voyons dans le détail le contenu de cette réglementation et ses conséquences.

Qu’est-ce que le Digital Markets Acts ?

Le Digital Markets Act (DMA) est un règlement de l’Union européenne entrée en vigueur en 2022. Ce texte, ayant force de loi, s’applique à toutes les entreprises faisant du commerce en ligne. Son application est progressive de 2022 à mars 2024 afin de laisser le temps aux organismes concernés d’adapter leurs services afin de se mettre en conformité.

Ce texte vise à augmenter la liberté de concurrence entre acteurs du numérique. Autrement dit, le texte veut casser les monopoles des principales entreprises du numériques (GAFAM) dans la commercialisation de biens et services en ligne. Pour y parvenir, le législateur oblige les acteurs les plus puissants à stopper la mise en avant de leurs services sur les plateformes qu’ils mettent à disposition. En ce qui concerne le secteur CHR, on peut notamment citer le service Google hotels qui propose la réservation d’hôtels ou de voyage aux internautes. Jusqu’à mars 2024, un internaute qui réalise une recherche pour un hôtel sur ce moteur de recherche verra en premier les résultats proposés par ce service de Google. C’est comme-ci un supermarché mettait systématiquement en avant les produits de sa marque distributeur au détriment des autres marques proposées dans ses rayons.

Le Digital Markets Act cherche à réduire la visibilité des services additionnels par deux méthodes :

  • La fin des services additionnels incontournables (ex : dissociation de Facebook et de son service de messagerie Messenger) -> l’utilisateur doit avoir le choix d’utiliser ces plateformes séparément, pour éventuellement choisir un service d’un autre fournisseur.
  • La fin de la mise en avant des services de référencement – réservation propre aux moteurs de recherche, afin de laisser plus de visibilité aux services concurrents.

Il est à noter que l’idée initiale vient du Parlement européen afin de répondre aux inquiétudes des professionnels (ex : syndicats hôteliers). Les parlementaires veulent instituer une réglementation qui régule d’entrée les comportements des opérateurs en ligne. Un des objectifs poursuivi est de mettre fin à près d’une décennie de poursuites juridiques à l’encontre des entreprises monopolistiques

De nouvelles règles pour les plateformes numériques

L’Union européenne prévoit de nouvelles règles et aussi des sanctions, afin de garantir une libre concurrence dans le monde numérique. Elle a identifié à ce jour 6 entreprises qu’elle considère comme des contrôleurs d’accès (gatekeeper en anglais). Il s’agit d’Alphabet (Google, Chrome, Android, Youtube), Amazon, Apple (iOS, Safari, App Store), ByteDance (TikTok), Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp, Messenger) et Microsoft (Windows, LinkedIn). Ces entreprises sont considérées comme monopolistiques, car elles répondent aux critères suivants :

  • CA > 7,5 milliards d’euros dans l’Union européenne
  • Avoir un caractère essentiel dans au moins 3 Etats membres
  • > 45 millions utilisateurs finaux par mois dans l’Union européenne
  • > 10 000 utilisateurs professionnels par mois dans l’Union européenne
  • Remplir les critères ci-dessus pendant au moins 3 ans de suite

20 obligations et interdictions doivent désormais être respectées par les entreprises répondant aux critères listés ci-dessus. On peut les résumer de la façon suivante :

  • Fin de l’installation de logiciels par défaut lors de la mise en route d’un nouveau système d’exploitation
  • Interopérabilité des services de messageries digitales
  • Facilitation de la désinstallation des services, logiciels et applications
  • Fin de la mise en avant des produits ou services des maison-mères sur leurs propres plateformes
  • Fin de l’utilisation des données personnelles d’une plateforme à l’autre sans consentement explicite de l’utilisateur
  • Fin de l’obligation de l’utilisation de certains services lors de la création d’une application en vue de son référencement sur une plateforme de téléchargement

Le non respect de ces nouvelles règles expose les entreprises concernées à une amende correspondant à 10% de son CA mondial, voire 20% en cas de récidive. L’objectif est donc bien de dissuader, plutôt que de sanctionner.

L’impact du Digital Markets Act sur le référencement digital des hôtels et des restaurants

Vous l’avez compris, les moteurs de recherches vont devoir traiter à égalité les différentes plateformes de réservations en lignes. Mécaniquement, ces sites vont gagner des places dans les résultats des recherches. Or certains syndicats et professionnels du CHR (et d’autres secteurs d’ailleurs) s’inquiètent de voir leurs sites web relégué derrière les liens vers ces agrégateurs. Google a d’ailleurs indiqué sur son blog que les sites des hôteliers et des restaurateurs risquent de recevoir moins de trafic au profit des agrégateurs (ex : Booking, Airbnb, Kayak, Trivago ou Ubereats). La baisse du trafic direct peu entraîner une baisse de chiffre d’affaires généré par ce canal.

Les professionnels du CHR doivent être attentifs aux conséquences du Digital Markets Acts sur le référencements de leur plateforme. Nous vous faisons les recommandations suivantes :

  • Restez attentifs au référencement de votre établissement en ligne (suivez l’origine de flux sur votre site web grâce aux outils d’analyse de trafic)
  • Optimisez le référencement naturel de votre site Web (SEO)
  • Soyez actifs sur au moins un réseau social
  • Soignez vos profils sur les plateformes d’intermédiaires ou d’agrégateurs

L’univers numérique connait régulièrement des évolutions importantes qui rebattent les cartes. Cette fois-ci, cette évolution est à l’initiative des pouvoirs publics et non des opérateurs numériques. Comme toujours, vous allez devoir être attentif pour éviter de perdre en visibilité. Les joies de l’entrepreneuriat n’ont pas de limites !

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